1944-1945 : Dumbarton Oaks et Yalta

Les principes de la future organisation mondiale sont ainsi posés. Mais il s’agit d’un long pas depuis la définition des principes et de l’objectif d’un tel organisme jusqu’à la mise en place de la structure. Un plan devait être préparé et il devait être accepté par de nombreuses nations.

7 octobre 1944 // Dumbarton Oaks

À cet effet, des représentants de la Chine, de la Grande-Bretagne, de l’URSS et des États-Unis se sont réunis pour une conférence de type business à Dumbarton Oaks, un hôtel particulier de Washington, D.C. Les discussions se sont achevées le 7 octobre 1944 et une proposition de structure de l’organisation mondiale a été soumise par les quatre puissances à tous les gouvernements des Nations Unies et aux peuples de tous les pays pour étude et discussion.

Une proposition pour l’Organisation mondiale

Selon les propositions de Dumbarton Oaks, quatre organes principaux devaient constituer l’organisation à appeler les Nations Unies. Il devait y avoir une Assemblée générale composée de tous les membres. Puis vint un Conseil de sécurité de onze membres. Cinq d’entre eux devaient être permanents et les six autres devaient être choisis parmi les membres restants par l’Assemblée générale pour occuper leurs fonctions pendant deux ans. Le troisième organe était une Cour internationale de justice et le quatrième un Secrétariat. Un Conseil économique et social, agissant sous l’autorité de l’Assemblée générale, a également été prévu.

|| Rôles et responsabilités

L’essence du plan était que la responsabilité de prévenir une guerre future devait être confiée au Conseil de sécurité. L’Assemblée générale pourrait étudier, débattre et formuler des recommandations afin de promouvoir la coopération internationale et d’adapter les situations susceptibles de nuire au bien-être. Elle pourrait considérer les problèmes de coopération pour le maintien de la paix et de la sécurité et le désarmement dans leurs principes généraux. Mais il ne peut faire de recommandations sur aucune question examinée par le Conseil de sécurité et toutes les questions sur lesquelles une action est nécessaire doivent être renvoyées au Conseil de sécurité.

|| Mode de vote

Le mode de vote effectif au Conseil de sécurité – une question d’une importance capitale – a été laissé ouvert à Dumbarton Oaks pour discussion future.

|| Les Forces armées au service de la paix

Une autre caractéristique importante du plan de Dumbarton Oaks était que les États membres devaient mettre des forces armées à la disposition du Conseil de sécurité dans sa tâche de prévenir la guerre et de réprimer les actes d’agression. L’absence d’une telle force, de l’avis général, avait été une faiblesse fatale dans l’ancien mécanisme de la Société des nations pour préserver la paix.

Les propositions de Dumbarton Oaks ont été pleinement discutées dans tous les pays alliés. Le gouvernement britannique a publié un commentaire détaillé et, aux États-Unis, le département d’État a distribué 1 900 000 exemplaires du texte et a organisé des orateurs, des émissions de radio et des films cinématographiques pour expliquer les propositions. Des commentaires et des critiques constructives sont venus de plusieurs gouvernements, par exemple l’Australie, la Belgique, le Canada, la Tchécoslovaquie, la France, les Pays-Bas, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, la Pologne, l’Union de l’Afrique du Sud, l’URSS, le Royaume-Uni et les États-Unis.

Photo ONU / Photo Historique
Les dirigeants des grandes puissances alliées de la Seconde Guerre mondiale se réunissent à Yalta en Crimée russe pour décider des plans militaires pour la défaite finale de l’Allemagne.

De nombreuses discussions dans la presse et à la radio ont permis aux habitants des pays alliés de juger des mérites du nouveau plan de paix.

Une grande attention a été accordée aux différences entre ce nouveau plan et le Pacte de la Société des Nations, étant généralement admis que la mise des forces armées à la disposition du Conseil de sécurité constituait une amélioration notable.

11 février 1945 // Yalta – la question du vote

Une lacune importante dans les propositions de Dumbarton Oaks restait à combler : la procédure de vote au Conseil de sécurité. Cela a été fait à Yalta en Crimée où Churchill, Roosevelt et Staline, ainsi que leurs ministres des Affaires étrangères et leurs chefs d’état-major, se sont réunis en conférence. Le 11 février 1945, la conférence annonça que cette question était résolue et convoqua la Conférence de San Francisco.

 » Nous sommes résolus », ont déclaré les trois dirigeants, « dès la création la plus rapide possible avec nos Alliés d’une organisation internationale générale pour maintenir la paix et la sécuritéWe » Nous avons convenu qu’une Conférence des Nations Unies devrait être convoquée à San Francisco aux États-Unis le 25 avril 1945, pour préparer la charte d’une telle organisation, selon les lignes proposées dans les conversations formelles de Dumbarton Oaks. »

5 Mars 1945 // San Francisco – une invitation

Les invitations ont été envoyées le 5 mars 1945, et les invités ont été informés en même temps de l’accord conclu à Yalta sur la procédure de vote au Conseil de sécurité.

12 avril 1945 // Changement à la barre

Peu après, début avril, survient la mort subite du président Roosevelt, à qui les plans de la Conférence de San Francisco devaient tant. On craignit un temps que la conférence ne doive être reportée, mais le président Truman décida de mettre en œuvre toutes les dispositions déjà prises et la conférence s’ouvrit à la date fixée.

Liens connexes

  • Annuaire des Nations Unies || Les conversations de Dumbarton Oaks

Audio

Entretien avec Joseph Johnson // Chef de la Division des Affaires internationales du Département d’État des États-Unis en 1943.

Pendant qu’il occupait ce poste, M. Johnson a joué un rôle dans la création des Nations Unies, participant à la Conférence de Dumbarton Oaks (1944) et à la Conférence de San Francisco (1945).

Dans cette interview, M. Johnson rappelle son expérience à l’ONU. Il détaille sa participation à la Conférence de Dumbarton Oaks, à la Conférence de San Francisco et évoque son rôle d’envoyé spécial pour la Commission de conciliation des Nations Unies pour la Palestine en 1961.

– Histoire orale de l’ONU

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