Ferdinand I

Ferdinand I, (né le 10 mars 1503, Alcalá de Henares, Espagne – décédé le 25 juillet 1564, Vienne, domaine des Habsbourg), empereur du Saint-Empire romain germanique (1558-64) et roi de Bohême et de Hongrie à partir de 1526, qui, avec sa Paix d’Augsbourg (1555), a conclu l’ère des conflits religieux en Allemagne suite à la montée du luthéranisme en reconnaissant le droit de territoire princes pour déterminer la religion de leurs sujets. Il a également converti les couronnes élues de Bohême et de Hongrie en possessions héréditaires de la maison de Habsbourg.

Le frère cadet de l’empereur Charles Quint, Ferdinand, reçut l’Autriche, avec la régence des terres allemandes des Habsbourg et du Wurtemberg. Pendant plus de trois décennies, il fut l’adjoint de Charles aux affaires allemandes, le représentant aux diètes impériales et président du Reichsregiment (conseil gouvernemental impérial). Au début, il suivit presque sans conteste la politique de Charles. Hostile au protestantisme, il porte une certaine responsabilité dans la sécession luthérienne de la Diète de Spire (1529) et, après avoir perdu le Wurtemberg au profit du landgrave luthérien Philippe le Magnanime de Hesse (1534), il aide l’empereur à vaincre la Ligue protestante Schmalkaldique en 1546-47. Cependant, lésé par le refus de Charles de le réintégrer dans le Wurtemberg repris et par les tentatives de l’empereur d’assurer la succession de son fils Philippe (le futur Philippe II d’Espagne) à la couronne impériale, Ferdinand commence à prendre une position plus indépendante. Héritier impérial depuis 1531, il ne fut finalement apaisé que lorsque Charles accepta en 1553 d’exclure Philippe de la succession d’Allemagne, qui passa ensuite au fils de Ferdinand, le futur Maximilien II. Sur la question protestante, Ferdinand, contrairement à Charles, finit par être convaincu de la nécessité d’un compromis. En 1552, il négocia le traité de Passau avec l’électeur luthérien Maurice de Saxe, qui était en guerre contre l’empereur; et en 1555, il signa la Paix d’Augsbourg, qui, avec quelques interruptions, apporta un demi-siècle de paix aux factions religieuses allemandes en guerre.

Aux affaires étrangères, Ferdinand n’a pas eu moins de succès. En 1526, à la mort de son beau-frère, le roi Louis II de Bohême et de Hongrie, Ferdinand revendique les deux domaines. Il prend possession de la Bohême sans difficulté mais fait face à un prétendant rival, János Zápolya, en Hongrie. Chacun a été élu par une faction rivale, et la Hongrie est restée divisée entre Ferdinand, Zápolya et l’Empire ottoman. En 1538, par la Paix de Nagyvárad (en allemand : Grosswardein), Ferdinand devint le successeur de Zápolya, mais il ne put faire respecter l’accord de son vivant. L’Empire ottoman menaçait presque continuellement l’Europe pendant le règne de Ferdinand. Les Turcs échouent à prendre Vienne en 1529 mais menacent à nouveau l’Autriche en 1532 et 1541. Après des appels répétés et surtout vains à l’aide des princes allemands, Ferdinand rétablit finalement une paix difficile en 1562, lorsqu’il accepte de rendre hommage au sultan ottoman pour la part de l’Autriche sur la Hongrie.

 armure
armure

Armure de l’empereur Ferdinand Ier, par Kunz Lochner, 1549; au Metropolitan Museum of Art, New York.

Photographie par AlkaliSoaps. Le Metropolitan Museum of Art, New York, achat, Don George D. Pratt et Fonds Rogers, 1933 (33.164a-x)

Ferdinand a repris les fonctions impériales de Charles en 1555 et a été élu empereur en 1558 après l’abdication de son frère. Avec son accession, les domaines des Habsbourg se sont séparés en parties autrichiennes et espagnoles plus facilement gouvernables, l’Espagne revenant à Philippe et l’Allemagne à Ferdinand. Le nouvel empereur centralisa son administration et, bien qu’avec un succès limité, chercha à faire revivre le catholicisme romain sur ses terres. Son fils aîné, Maximilien, lui succède en 1564. Bien que toujours éclipsé par son frère Charles Quint, Ferdinand était devenu l’un des souverains Habsbourg les plus prospères du XVIe siècle, augmentant considérablement les possessions héréditaires des Habsbourg autrichiens et rétablissant la paix dans l’empire après des décennies de guerre religieuse.

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