Girondins

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Douze députés représentaient le département de la Gironde et ils étaient six à siéger pour ce département à l’Assemblée législative de 1791-1792 et à la Convention nationale de 1792-1795. Cinq étaient avocats : Pierre Victurnien Vergniaud, Marguerite-Élie Guadet, Armand Gensonné, Jean Antoine Laffargue de Grangeneuve et Jean Jay (qui était également pasteur protestant). L’autre, Jean François Ducos, était commerçant. À l’Assemblée législative, ils représentaient un corps d’opinion compact qui, bien que pas encore définitivement républicain (c’est-à-dire contre la monarchie), était beaucoup plus « avancé » que le royalisme modéré de la majorité des députés parisiens.

Un groupe de députés d’ailleurs s’associe à ces vues, notamment le Marquis de Condorcet, Claude Fauchet, Marc David Lasource, Maximin Isnard, le Comte de Kersaint, Henri Larivière et surtout Jacques Pierre Brissot, Jean Marie Roland et Jérôme Pétion, qui est élu maire de Paris en succession de Jean Sylvain Bailly le 16 novembre 1791.

Madame Roland, dont le salon devint leur lieu de rassemblement, eut une forte influence sur l’esprit et la politique des Girondins. La cohésion du parti qu’ils possédaient était liée à l’énergie de Brissot, qui en vint à être considéré comme leur porte-parole à l’Assemblée et au Club des Jacobins, d’où le nom de « Brissotins » pour ses partisans. Le groupe est identifié par ses ennemis au début de la Convention nationale (20 septembre 1792). « Brissotins » et « Girondins » étaient des termes d’opprobre utilisés par leurs ennemis dans une faction distincte du Club jacobin, qui les dénonçait librement comme des ennemis de la démocratie.

Politique étrangèremodifier

À l’Assemblée législative, les Girondins représentaient le principe de la révolution démocratique en France et du défi patriotique aux puissances européennes. Ils ont soutenu une politique étrangère agressive et ont constitué le parti de la guerre dans la période 1792-1793, lorsque la France révolutionnaire a initié une longue série de guerres révolutionnaires avec d’autres puissances européennes. Brissot proposa un plan militaire ambitieux pour diffuser la Révolution à l’échelle internationale, un plan que Napoléon poursuivit plus tard de manière agressive. Brissot appelle la Convention nationale à dominer l’Europe en conquérant la Rhénanie, la Pologne et les Pays-Bas dans le but de créer un anneau protecteur de républiques satellites en Grande-Bretagne, en Espagne et en Italie d’ici 1795. Les Girondins ont également appelé à la guerre contre l’Autriche, arguant qu’elle rallierait les patriotes autour de la Révolution, libérerait les peuples opprimés du despotisme et mettrait à l’épreuve la loyauté du roi Louis XVI.

Montagnards contre girondinsmodifier

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Les Girondins dans la prison de La Force après leur arrestation, une gravure sur bois de 1845

Les Girondins dominaient d’abord le Club des Jacobins, où l’influence de Brissot n’avait pas encore été évincée par Maximilien Robespierre et ils n’hésitaient pas à utiliser cet avantage pour attiser la passion populaire et intimider ceux qui cherchaient à maintenir le progrès de la Révolution. Ils obligent le roi en 1792 à choisir un ministère composé de leurs partisans, parmi lesquels Roland, Charles François Dumouriez, Étienne Clavière et Joseph Marie Servan de Gerbey ; et ils forcent une déclaration de guerre contre l’Autriche des Habsbourg la même année. Dans toute cette activité, il n’y avait pas de ligne apparente de clivage entre La Gironde et La Montagne. Montagnards et girondins étaient fondamentalement opposés à la monarchie ; tous deux étaient démocrates comme républicains ; et tous deux étaient prêts à faire appel à la force pour réaliser leurs idéaux. Bien qu’accusés de vouloir affaiblir le gouvernement central ( » fédéralisme « ), les Girondins ne désiraient pas aussi peu que les Montagnards briser l’unité de la France. Dès le premier, les dirigeants des deux partis se sont opposés, dans le Club des Jacobins comme à l’Assemblée.

Le tempérament explique en grande partie la ligne de démarcation entre les parties. Les Girondins étaient des doctrinaires et des théoriciens plutôt que des hommes d’action. Ils ont d’abord encouragé les pétitions armées, mais ont ensuite été consternés lorsque cela a conduit à l’émeute (émeute) du 20 juin 1792. Jean-Marie Roland était typique de leur esprit, transformant le Ministère de l’Extérieur en bureau d’édition de tracts sur les vertus civiques tandis que des foules déchaînées brûlaient les châteaux sans contrôle en province. Les Girondins ne partageaient pas le fanatisme féroce ni l’opportunisme impitoyable des futurs organisateurs montagnards du Règne de la Terreur. Au fur et à mesure que la Révolution se développait, les Girondins se retrouvaient souvent opposés à ses résultats; le renversement de la monarchie le 10 août 1792 et les Massacres de septembre 1792 se produisent alors qu’ils contrôlent encore nominalement le gouvernement, mais les Girondins tentent de prendre leurs distances avec les résultats des Massacres de septembre.

Lorsque la Convention nationale se réunit pour la première fois le 22 septembre 1792, le noyau de députés girondins partageant les mêmes idées s’élargit alors que Jean-Baptiste Boyer-Fonfrède, Jacques Lacaze et François Bergé rejoignent cinq des six piliers de l’Assemblée législative (Jean Jay, le pasteur protestant, dérive vers la faction montagnarde). Leur nombre a été augmenté par le retour en politique nationale d’anciens députés de l’Assemblée nationale constituante tels que Jean-Paul Rabaut Saint-Étienne, Pétion et Kervélégan, ainsi que de nouveaux venus comme l’écrivain Thomas Paine et le journaliste populaire Jean Louis Carra.

Déclin et chute

Voir aussi : Journées du 31 mai et du 2 juin 1793

Les Girondins proposèrent de suspendre le roi et de convoquer la Convention nationale, mais ils acceptèrent de ne pas renverser la monarchie tant que Louis XVI ne serait pas devenu imperméable à leurs conseils. Une fois le roi renversé en 1792 et une république établie, ils étaient soucieux de mettre fin au mouvement révolutionnaire qu’ils avaient contribué à mettre en branle. Les Girondins et l’historien Pierre Claude François Daunou affirment dans ses Mémoires que les Girondins étaient trop cultivés et trop polis pour conserver longtemps leur popularité en période de troubles, et qu’ils étaient donc plus enclins à travailler à l’établissement de l’ordre, ce qui signifierait la garantie de leur propre pouvoir. Les Girondins, qui avaient été les radicaux de l’Assemblée législative (1791-1792), devinrent les conservateurs de la Convention (1792-1795).

La Révolution n’a pas apporté les gains immédiats qui avaient été promis, ce qui a rendu difficile pour les Girondins de la clore facilement dans l’esprit du public. De plus, les Septembriseurs (les partisans des Massacres de septembre tels que Robespierre, Danton, Marat et leurs alliés moindres) ont compris que non seulement leur influence mais leur sécurité dépendaient du maintien en vie de la Révolution. Robespierre, qui détestait les Girondins, avait proposé de les inclure dans les listes de proscription de septembre 1792 : Le Club de montagne à un homme qui désirait leur renversement. Un groupe comprenant quelques Girondins a préparé un projet de constitution connu sous le nom de projet constitutionnel girondin, qui a été présenté à la Convention nationale au début de 1793. Thomas Paine était l’un des signataires de cette proposition.

La crise survient en mars 1793. Les Girondins, qui avaient la majorité à la Convention, contrôlaient le conseil exécutif et remplissaient les ministères, se croyaient invincibles. Leurs orateurs n’avaient pas de rivaux sérieux dans le camp hostile — leur système était établi dans la plus pure raison, mais les Montagnards compensaient ce qui leur manquait de talent ou de nombre par leur audace et leur énergie fanatique. Ce fut particulièrement fructueux puisque les délégués non engagés représentaient près de la moitié du nombre total, même si les Jacobins et les Brissotins formaient les groupes les plus importants. La rhétorique plus radicale des Jacobins a attiré le soutien de la Commune de Paris révolutionnaire, des Sections révolutionnaires (assemblées de masse dans les districts) et de la Garde nationale de Paris et ils avaient pris le contrôle du club des Jacobins, où Brissot, absorbé par les travaux départementaux, avait été remplacé par Robespierre. Lors du procès de Louis XVI en 1792, la plupart des Girondins avaient voté pour  » l’appel au peuple  » et s’étaient ainsi ouverts à l’accusation de  » royalisme « . Ils dénonçaient la domination de Paris et invoquaient les taxes provinciales à leur secours et tombaient ainsi sous le soupçon du  » fédéralisme « . Ils renforcent la Commune révolutionnaire en décrétant d’abord son abolition mais en retirant le décret au premier signe d’opposition populaire.

Dans le tempérament suspect de l’époque, leur vacillement a été fatal. Marat ne cessa jamais ses dénonciations de la faction par laquelle la France était trahie à sa ruine et son cri de Nous sommes trahis ! (« Nous sommes trahis! ») a été repris de groupe en groupe dans les rues de Paris. L’hostilité croissante de Paris aux Girondins reçoit une démonstration fatidique par l’élection, le 15 février 1793, de l’amer ex girondin Jean-Nicolas Pache à la mairie. Pache avait été deux fois ministre de la guerre dans le gouvernement girondin, mais son incompétence l’avait exposé à de vives critiques et le 4 février 1793, il avait été remplacé comme ministre de la guerre par un vote de la Convention. Ce fut suffisant pour lui assurer les voix des électeurs de Paris lorsqu’il fut élu maire dix jours plus tard. La montagne a été renforcée par l’adhésion d’un allié important dont la seule idée était d’utiliser son nouveau pouvoir pour se venger de ses anciens collègues. Le maire Pache, avec le procureur de la Commune Pierre Gaspard Chaumette et le procureur adjoint Jacques René Hébert, contrôlait les milices armées des 48 Sections révolutionnaires de Paris et se préparait à retourner cette arme contre la Convention. L’émeute avortée du 10 mars avertit les Girondins de leur danger et ils répliquent par des mouvements défensifs. Ils augmentèrent involontairement le prestige de leur critique le plus virulent et le plus amer Marat en le poursuivant devant le Tribunal révolutionnaire, où son acquittement en avril 1793 était une fatalité. La Commission des Douze a été nommée le 24 mai, comprenant l’arrestation de Varlat et Hébert et d’autres mesures conservatoires. La menace inquiétante du chef girondin Maximin Isnard, proférée le 25 mai, de  » marcher la France sur Paris », a été accueillie par Paris qui marchait précipitamment sur la Convention. Le rôle des Girondins dans le gouvernement est mis à mal par les soulèvements populaires des 27 et 31 mai et enfin le 2 juin 1793, lorsque François Hanriot, chef des Gardes Nationales de Paris, purge la Convention des Girondins (voir Insurrection du 31 mai – 2 juin 1793).

Règne de la Terreurmodifier

Article principal: Règne de la terreur
Voir aussi: Révoltes fédéralistes

Une liste dressée par le Commandant général de la Garde Nationale parisienne François Hanriot (avec l’aide de Marat) et entérinée par un décret de la Convention intimidée, comprenait 22 députés girondins et 10 des 12 membres de la Commission des Douze, qui ont reçu l’ordre d’être détenus dans leurs logements  » sous la sauvegarde du peuple « . Certains se soumirent, parmi lesquels Gensonné, Guadet, Vergniaud, Pétion, Birotteau et Boyer-Fonfrède. D’autres, dont Brissot, Louvet, Buzot, Lasource, Grangeneuve, Larivière et François Bergevin, s’enfuient de Paris et, rejoints plus tard par Guadet, Pétion et Birotteau, se mettent au travail pour organiser un mouvement des provinces contre la capitale. Cette tentative d’attiser la guerre civile a rendu la Convention vacillante et effrayée soudainement déterminée. Le 13 juin 1793, il vota que la ville de Paris méritait bien du pays et ordonna l’emprisonnement des députés détenus, le remplissage de leurs places à l’Assemblée par leurs suppléants et l’instauration de mesures vigoureuses contre le mouvement en province. L’assassinat de Marat par Charlotte Corday le 13 juillet 1793 ne fait qu’accroître l’impopularité des Girondins et sceller leur sort.

L’excuse de la Terreur qui s’ensuivit était le péril imminent de la France, menacée à l’est par l’avancée des armées de la Première Coalition (Autriche, Prusse et Grande-Bretagne) à l’ouest par la Révolte royaliste en Vendée et la nécessité de prévenir à tout prix le déclenchement d’une nouvelle guerre civile. Le 28 juillet 1793, un décret de la Convention proscrit 21 députés, dont cinq de Gironde, comme traîtres et ennemis de leur pays (Charles-Louis Antiboul, Boilleau le jeune, Boyer-Fonfrêde, Brissot, Carra, Gaspard-Séverin Duchastel, le jeune Ducos, Dufriche de Valazé, Jean Duprat, Fauchet, Gardien, Gensonné, Lacaze, Lasource, Claude Romain Lauze de Perret, Lehardi, Benoît Lesterpt-Beauvais, l’aînée Minvielle, le Marquis de Sillery, Vergniaud et Louis-François-Sébastien Viger). Ceux-ci ont été envoyés en procès. 39 autres figuraient dans l’acte d’accusation final, accepté par la Convention le 24 octobre 1793, qui énonçait les crimes pour lesquels ils devaient être jugés comme leur ambition perfide, leur haine de Paris, leur  » fédéralisme  » et surtout leur responsabilité dans la tentative de leurs collègues évadés de provoquer la guerre civile.

1793 procès des girondinsmodifier

Exécution des Girondins, gravure sur bois de 1862

Le procès des 22 a commencé devant le Tribunal révolutionnaire le 24 octobre 1793. Le verdict était acquis d’avance. Le 31 octobre, ils ont été portés à la guillotine. Il a fallu 36 minutes pour couper 22 têtes, dont l’une était déjà morte. Charles Éléonor Dufriche de Valazé s’était suicidé la veille en entendant la sentence qui lui avait été prononcée.

Parmi ceux qui se sont échappés en province, après avoir erré seuls ou en groupe, la plupart ont été capturés et exécutés ou se sont suicidés. Ils comprenaient Barbaroux, Buzot, Condorcet, Grangeneuve, Guadet, Kersaint, Pétion, Rabaut de Saint-Etienne et Rebecqui. Roland se suicide à Rouen le 15 novembre 1793, une semaine après l’exécution de sa femme. Quelques rares évadés, dont Jean-Baptiste Louvet de Couvrai, dont les Mémoires donnent un tableau détaillé des souffrances des fugitifs.

Les Girondins en martyredit

Les survivants du parti s’efforcent de réintégrer la Convention après la chute de Robespierre le 27 juillet 1794, mais ce n’est que le 5 mars 1795 qu’ils sont officiellement rétablis. Le 3 octobre de la même année (11 Vendémiaire an IV), une fête solennelle en l’honneur des Girondins,  » martyrs de la liberté « , est célébrée à la Convention.

Dans son autobiographie, Madame Roland remodèle son image historique en insistant sur le lien populaire entre sacrifice et vertu féminine. Ses Mémoires de Madame Roland (1795) ont été écrits de la prison où elle était détenue en tant que sympathisante girondine. Il couvre son travail pour les Girondins alors que son mari Jean-Marie Roland était ministre de l’Intérieur. Le livre fait écho à des romans populaires tels que Julie de Rousseau ou la Nouvelle Héloise en liant sa vertu féminine et sa maternité à son sacrifice dans un cycle de souffrance et de consolation. Roland dit que la mort de sa mère a été l’impulsion de son « odyssée de fille vertueuse à héroïne révolutionnaire », car elle l’a initiée à la mort et au sacrifice – avec le sacrifice ultime de sa propre vie pour ses convictions politiques. Elle aide son mari à s’échapper, mais elle est exécutée le 8 novembre 1793. Une semaine plus tard, il s’est suicidé.

Un monument aux Girondins a été érigé à Bordeaux entre 1894 et 1902 dédié à la mémoire des députés girondins victimes de la Terreur.

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