Liban ' Le président Aoun promet de voir à travers la nouvelle nomination du premier ministre

Par Samia Nakhoul, Ellen Francis

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BEYROUTH (Reuters) – Le président libanais Michel Aoun a déclaré mercredi qu’il remplirait son devoir en désignant un premier ministre, mais qu’il incomberait au nouveau premier ministre de lancer des mesures pour sortir le pays de la crise financière.

PHOTO DE FICHIER: Le président libanais Michel Aoun prononce une allocution télévisée au public à la veille du centenaire du Liban au palais présidentiel de Baabda, au Liban, dans ce document non daté publié le 30 août 2020. Dalati Nohra / Document via REUTERS

Le dirigeant sunnite Saad al-Hariri est sur le point d’être nommé premier ministre lors de consultations formelles jeudi après des semaines de querelles, ont indiqué des sources politiques. Mais il serait confronté à des défis majeurs pour surmonter la discorde et former un nouveau gouvernement capable de faire face à une crise qui s’aggrave de jour en jour.

Dans un discours télévisé, Aoun a reproché à d’autres responsables d’avoir bloqué une longue liste de réformes urgentes réclamées par les donateurs étrangers. Il s’est interrogé sur ce qui était arrivé à des plans allant d’un audit judiciaire de la banque centrale et d’une refonte du secteur de l’énergie à des projets de loi et à des pourparlers avec le FMI.

Il a accusé d’autres personnes de « mettre des barricades » sur son chemin, sans nommer personne.

Les dirigeants politiques, au pouvoir depuis des décennies, sont accusés d’entraver le progrès alors que le Liban s’enfonce dans sa pire crise depuis sa guerre civile de 1975-1990.

Le pays a désespérément besoin d’argent. Mais les donateurs étrangers ont clairement indiqué qu’ils ne renfloueraient pas l’État lourdement endetté s’il ne s’attaquait pas aux déchets et aux greffes enracinés.

Une épidémie de COVID-19 et une énorme explosion en août au port de Beyrouth, qui a tué près de 200 personnes et poussé le cabinet à démissionner, ont également empilé la misère sur les Libanais.

« Où sont toutes les (étapes) qui ont été présentées aux chefs de blocs et de partis (parlementaires)….mais rien n’a été mis en œuvre? »Aoun a demandé mercredi.

« Le silence de tout fonctionnaire, et le manque de coopération dans l’audit médico-légal (de la banque centrale), prouvent qu’il est un partenaire dans la corruption et le gaspillage », a-t-il ajouté.

Aoun doit tenir jeudi des consultations avec les blocs parlementaires, reportées de la semaine dernière sur fond de clivages politiques.

Les deux principaux partis chrétiens, le Mouvement patriotique libre – fondé par Aoun et dirigé par son gendre – et les Forces libanaises dirigées par un rival de la guerre civile d’Aoun, ont déclaré qu’ils ne présenteraient pas de candidature à Hariri.

Selon des sources politiques de haut niveau, Hariri devrait encore obtenir une courte majorité des voix des législateurs du parlement, parmi lesquels le Hezbollah chiite soutenu par l’Iran et ses alliés détiennent la majorité.

« J’assumerai ma responsabilité », a déclaré mercredi Aoun, un allié politique du Hezbollah. Il est tenu de choisir le candidat avec le plus grand soutien. « Celui qui est désigné et chargé de former (un cabinet) s’engagera-t-il à lutter contre la corruption et à lancer un projet de réforme? »

La France, ancienne puissance coloniale, cherche depuis août à rallier les politiciens libanais pour faire face à la crise, mais ils n’ont pas encore réussi la première étape : convenir rapidement d’un nouveau gouvernement.

Ancien premier ministre longtemps aligné sur les pays du Golfe, Hariri s’est présenté comme le candidat pour former un cabinet capable de lancer la feuille de route française.

Hariri a quitté son poste de premier ministre – poste qu’il a déjà occupé à trois reprises – lorsque la crise a éclaté l’année dernière, alors que des manifestations contre l’élite au pouvoir s’emparaient du pays, renversant son gouvernement de coalition.

Reportage de Samia Nakhoul, Ellen Francis et bureau de Beyrouth; Édité par Dominic Evans, William Maclean

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