Moi, Claude

Contexte Historiquemodifier

Claude fut le quatrième empereur de l’Empire romain, de l’an 41 à l’an 54. Petit-fils de Marc Antoine et petit-neveu d’Auguste, il était membre de la famille Julio-Claudienne, la première famille régnante impériale de Rome. La famille de Claudius l’a tenu à l’écart de la vie publique jusqu’à son couronnement soudain à l’âge de cinquante ans en raison de son bégaiement persistant, de sa boiterie et d’autres tics nerveux, ce qui a amené les autres à le percevoir comme déficient mental et non comme une menace pour ses parents ambitieux. Alors même que ses symptômes commençaient à diminuer dans son adolescence, il a eu des ennuis en tant qu’historien en herbe; son travail sur une histoire des guerres civiles romaines était trop véridique et trop critique envers l’empereur Auguste régnant, et sa mère Antonia Minor et sa grand-mère Livia y ont rapidement mis un terme. Cet épisode a renforcé leurs soupçons initiaux que Claudius n’était pas apte à une charge publique.

Claudius a été dépeint de cette façon par les érudits pendant la majeure partie de l’histoire, et Graves utilise ces particularités pour développer un personnage sympathique dont la survie dans une dynastie meurtrière dépend de l’hypothèse erronée de sa famille qu’il est un idiot inoffensif. L’interprétation de l’histoire par Graves doit beaucoup aux histoires de Gaius Cornelius Tacite, Plutarque et (surtout) aux Vies des Douze Césars de Suétone. Graves a traduit Suétone avant d’écrire les romans et a affirmé qu’après avoir lu Suétone, Claudius est venu le voir en rêve une nuit et a exigé que sa véritable histoire soit racontée. La vie de Claude a fourni à Graves un moyen d’écrire sur les quatre premiers empereurs de Rome d’un point de vue intime. I, Claudius est écrit comme un récit à la première personne de l’histoire romaine du point de vue de Claude, couvrant les règnes d’Auguste, de Tibère et de Caligula; Claudius le Dieu est écrit comme un ajout ultérieur documentant le propre règne de Claudius. Le vrai Claudius était un historien de formation et est connu pour avoir écrit une autobiographie (aujourd’hui perdue) en huit livres qui couvraient la même période.

Graves fournit un thème à l’histoire en faisant décrire au fictif Claude une visite à Cumae, où il reçoit une prophétie en vers de la Sibylle et une prophétie supplémentaire contenue dans un livre de « Curiosités Sibyllines ». Ce dernier concerne le destin des « poilus » (c’est–à-dire les Césars – du mot latin « césar », signifiant « une fine chevelure ») qui doivent gouverner Rome. L’avant-dernier verset concerne son règne et Claude suppose qu’il peut dire l’identité du dernier empereur décrit dans la prophétie. Graves établit un ton fataliste qui se joue à la fin de Claude le Dieu lorsque Claude prédit correctement son assassinat et sa succession par Néron.

À Cumae, la Sibylle dit à Claude qu’il « parlera clairement ». Claudius croit que cela signifie que ses mémoires secrètes seront un jour retrouvées et que lui, ayant écrit la vérité, parlera clairement, tandis que ses contemporains, qui ont dû déformer leurs histoires pour apaiser la famille régnante, sembleront des balbutiements. Comme il souhaite enregistrer sa vie pour la postérité, Claudius explique qu’il choisit d’écrire en grec, qui restera selon lui « la principale langue littéraire du monde ». Cela permet à Claudius de Graves d’offrir des explications sur des jeux de mots ou des étymologies latines qui sembleraient inutiles si son autobiographie avait été écrite pour des locuteurs latins natifs.

I, ClaudiusEdit

Écrivant à la première personne (à partir d’une période indéterminée, vraisemblablement à la fin de son propre règne en tant qu’empereur), Claude s’impose comme l’auteur de cette histoire de sa famille et insiste sur l’écriture de la vérité, qui comprend de sévères critiques de l’Auguste déifié et surtout de Livie. Le récit commence avant sa propre naissance, car il décrit de nombreux événements qui ont conduit à la fondation du Principat romain et à la mise en place de plus en plus ferme d’Auguste en tant qu’empereur malgré l’intention publiquement exprimée d’Auguste de restaurer l’ancienne République. Au cours de son règne prospère, Auguste est en proie à des pertes personnelles alors que ses héritiers favoris, Marcellus, Marcus Agrippa, Gaius Caesar et Lucius Caesar, meurent. Claude révèle que ces morts prématurées sont toutes les machinations de la troisième épouse d’Auguste, Livia (qui est également la grand-mère paternelle de Claude), une meurtrière calculatrice qui cherche à faire succéder son fils Tibère (l’oncle de Claude) à Auguste comme prochain empereur.

Au fur et à mesure de ces intrigues, le malade Claudius naît et est immédiatement boudé et moqué par sa famille. Seuls son frère Germanicus et son cousin Postumus le traitent avec gentillesse. On lui donne finalement un grand tuteur, l’historien de renom Athénodore, qui favorise l’amour de l’histoire et du gouvernement républicain chez le jeune Claude. Pendant ces premières années, Claudius est conseillé par son idole Asinius Pollio de jouer le fou pour survivre.

Postumus est finalement accusé d’avoir violé Livilla, la sœur de Claude, et d’avoir battu sa propre nièce Aemilia ; Auguste le fait bannir sur une île au large des côtes italiennes, mais pas avant que Postumus ne révèle la vérité à Claude. Claude le transmet ensuite à Germanicus, qui convainc Auguste de l’innocence de Postumus. Auguste échange Postumus exilé avec un double nommé Clemens et écrit secrètement un testament rétablissant Postumus comme son héritier, mais Livia parvient à le découvrir et empoisonne Auguste.

À la mort d’Auguste, Tibère est déclaré empereur, bien que sa mère Livie conserve son pouvoir et son influence en tant qu’impératrice. Les légions romaines faisant campagne en Allemagne refusent d’accepter l’impopulaire Tibère et commencent à se mutiner, déclarant à la place Germanicus empereur. Choqué et confus, Germanicus refuse, déclarant sa loyauté à Tibère. Il envoie sa femme Agrippine et son plus jeune fils Caligula loin de la frontière militaire et demande à Claudius une énorme somme d’argent pour payer les soldats. Claudius accepte et prétend qu’il s’agit de dettes de jeu. Avec l’argent et le retour de Caligula, Germanicus met fin à la mutinerie et mène plusieurs campagnes réussies en Allemagne.

Au milieu de cela, Claude est informé que Postumus est vivant et forme secrètement un groupe de résistance pour reprendre la place qui lui revient à Rome. Les lettres de Claude à Germanicus sur Postumus sont interceptées par Livie; Postumus est ensuite capturé et exécuté par Tibère. Livie, reconnaissant que Claude est une menace, l’envoie à Carthage pour l’empêcher d’avoir des contacts avec Germanicus. Craignant de plus en plus la popularité de Germanicus, Tibère envoie un gouverneur hostile, Gnaeus Calpurnius Piso, pour espionner Germanicus. Germanicus est bientôt en proie à la sorcellerie avant de mourir de poison. Il est révélé plus tard que le fils de Germanicus, Caligula, était l’instigateur de la sorcellerie.

Alors que Tibère devient de plus en plus détesté par le public, il compte de plus en plus sur son capitaine prétorien Sejanus pour administrer ses édits et ses punitions, qui est capable de manipuler Tibère pour qu’il soupçonne Agrippine, la femme de Germanicus, et son propre fils Castor complotent pour usurper la monarchie. Sejanus quant à lui complote secrètement avec Livilla pour usurper la monarchie pour lui-même en empoisonnant Castor et en éliminant systématiquement tout allié d’Agrippine et de ses fils. Agrippine ne survit que grâce à la protection de Livie, qui détient des informations vitales sur la véritable opinion d’Auguste sur Tibère.

Livie organise alors un dîner surprenant, auquel Claude et Caligula sont invités. Elle prédit que Caligula (et non ses frères aînés) deviendra empereur et que Claudius lui succédera. Elle admet en privé à Claude d’avoir ordonné l’empoisonnement et l’assassinat de nombreuses personnes, puis supplie Claudius de jurer de la diviniser en tant que déesse, croyant que cela lui accordera une vie après la mort heureuse, ce à quoi il accepte. Claudius est ensuite invité sur le lit de mort de Livie et révèle que Caligula a trahi sa promesse. Claudius jure que Livia deviendra la reine du Ciel, ce qui pousse Livia à déclarer qu’il n’est pas idiot avant de mourir.

Tibère, maintenant libre de Livie, perd toute componction et exécute des centaines de citoyens influents sur de fausses accusations de trahison. Il bannit Agrippine et son fils Néron, tandis que le fils d’Agrippine, Drusus, est emprisonné et meurt de faim à Rome. Tibère se retire de la vie publique sur l’île de Capri et Sejanus reçoit le commandement complet de la ville en son absence, devenant de facto le souverain de Rome. Tibère est bientôt alerté de la trahison de Sejanus par une lettre d’Antonia Minor et s’allie avec Caligula, malgré sa conscience de la méchanceté et du narcissisme croissants de Caligula, et transfère le contrôle de Rome au plus despotique Naevius Sutorius Macro. Sejanus est exécuté avec ses enfants; Claudius survit bien qu’il soit marié à la sœur de Sejanus, dont il divorce rapidement. Livilla est enfermée dans une pièce par sa mère Antonia et meurt de faim, et Antonia se punit d’avoir élevé Livilla en écoutant sa fille mourir.

Sur son lit de mort, le vieux et faible Tibère est étouffé à mort par Macro. Caligula est déclaré empereur et semble d’abord éclairé et gentil. À sa grande surprise, Claude est rappelé à Rome de sa vie paisible à Capoue, écrivant l’histoire et vivant avec sa compagne de prostituée Calpurnia. Claudius devient rapidement la cible de nombreuses railleries et plaisanteries de la Cour impériale. Après s’être remis d’une grave maladie, Caligula sombre dans la folie, son comportement devenant de plus en plus égoïste et irrationnel. Il se déclare dieu déguisé en homme, met en scène des disputes et des batailles avec d’autres dieux, met le pays en faillite et tue des milliers de personnes.

La folie ayant atteint une tempête est finalement étouffée par Cassius Chaerea, un capitaine de la Garde prétorienne qui complote avec les autres capitaines pour assassiner Caligula, ainsi que sa femme et sa fille. Horrifié, Claudius se cache derrière un rideau et est découvert par une garde prétorienne mécontente. Réalisant qu’ils ont besoin d’un nouvel empereur, les Gardes déclarent soudainement et avec stupeur Claudius empereur. Claudius plaide qu’il ne veut pas être empereur et veut seulement voir la République restaurée, mais les gardes l’ignorent. Il accepte tristement pour le bien de sa femme et de son enfant à naître, et pour l’accès que l’empereur lui donnera à de précieux documents historiques, décidant sur un coup de tête qu’en tant qu’empereur, il pourra enfin exiger que les gens lisent ses livres.

Claude le GodEdit

L’histoire commence par des excuses de Claude pour avoir terminé sa première histoire sur un point dramatique et se poursuit par une brève histoire de son ami Hérode Agrippa. Hérode était un camarade d’école de Claude et était aimé de la mère de Claudius, Antonia. Hérode se retrouve toujours dans les dettes et le danger en Orient et à Rome. Il finit par gagner la faveur de Caligula et est fait roi de Bashan. Hérode est à Rome lorsque Caligula est assassiné et parvient rapidement à convaincre Claude d’accepter l’empereur afin d’éviter la guerre civile.

Claude exécute à contrecœur Cassius Chaerea et plusieurs autres assassins et commence à travailler sans relâche pour le bien de Rome. Il s’adresse aux tribunaux, démontre son intelligence en étant capable de localiser l’un des Aigles perdus d’Auguste et ordonne la construction d’un port à Ostie pour aider à préserver l’approvisionnement alimentaire romain. Claudius est également capable de réprimer deux mutineries et de conquérir la Grande-Bretagne.

Hérode Agrippa conspire pour s’emparer de l’Orient, car il se considère comme le Messie. Quand il l’annonce, il rompt le premier commandement en se déclarant dieu. Hérode meurt rapidement d’une mort douloureuse, tout comme son grand-père était mort, implorant Claude de lui pardonner et de ne faire confiance à personne.

Tout au long du règne de Claude, il est manipulé involontairement par sa femme adultère Messaline, qui tue beaucoup de ses ennemis et est impliquée dans la corruption. Elle finit par conspirer pour usurper la monarchie avec son amant Gaius Silius. Claudius est désemparé et écrasé par cette nouvelle et reçoit un « Mélange Olympien » afin de gérer l’épreuve. Claudius arrête Silius et les dirigeants du coup d’État. Messaline est exécutée sans le consentement de Claudius et Claudius n’a aucune réaction pendant son état « Olympien », plaisantant même d’être adoré comme un dieu en Grande-Bretagne.

Libéré du « Mélange Olympien », Claude est écrasé et décide que la seule façon de restaurer la République est d’avoir un véritable monarque fou plutôt que le règne d’un monarque bienveillant. Se comparant à la fable des grenouilles qui désiraient un roi, Claudius se qualifie en privé de « Vieux Roi Log » et joue un imbécile faible et facilement manipulable. Il épouse ensuite incestueusement sa nièce Agrippinilla, qu’il méprise ouvertement. Dans sa faible vieillesse, Claudius aime excessivement les jeux de gladiateurs, est souvent en état d’ébriété et se rend inconscient des plans d’Agrippinilla pour gagner le pouvoir et faire de son fils Néron l’empereur. Prévoyant que Néron sera un terrible souverain, Claude prévoit de faire enlever son fils Britannicus pour vivre avec les Britanniques du Nord et plus tard de revenir comme sauveur de Rome. Britannicus refuse et admet que s’il aime la République, la République est morte et qu’il veut défier Néron pour le droit de gouverner Rome en tant qu’empereur. Consterné, Claudius accepte, sachant qu’il envoie son fils à sa mort. Claudius accepte avec résignation que sa mort sera bientôt avec de nombreux signes suggérant cela.

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