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La Prieure monte sur une selle latérale, une pratique de dame qui avait récemment pris du style:

Ful semyly hir wympul pynched was,
Hir nose tretys, hir eyen greye as glas,
Hir mouth ful smal,
et therto doux et reed.
Mais sikerly, elle avait une belle tête;
. . .
Ful fetys était hir cloke, comme j’étais la guerre.
De petit corail aboute hire arm elle barre
Un peire de bèdes, gaudé al avec grene. . .
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Bref Résumé:
Dans la lointaine Asie, un petit enfant traverse le ghetto sur le chemin de l’école, chantant Alma redemptoris au fur et à mesure. Les Juifs, indignés, engagent un homicide qui s’empare de l’enfant, lui coupe la gorge et jette le corps dans un privé. La mère désemparée de l’enfant le cherche dans tout le ghetto. L’enfant se met merveilleusement à chanter; le prévôt vient, met les Juifs à mort et fait porter l’enfant à l’église. Là, l’enfant explique que la Vierge Marie a posé un grain sur sa langue et qu’il chantera jusqu’à ce qu’elle soit enlevée. Lorsque le grain est enlevé, l’enfant abandonne le fantôme. Il est enterré en martyr.]
Les étudiants qui lisent ce texte pour la première fois peuvent trouver utile une traduction interlinéaire du Lien Shipman-Prieure et du Récit de la Prieure.
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Informations contextuelles :
Le Conte de la Prieure est un « miracle de la Vierge », un genre populaire de littérature de dévotion. Les histoires sont courtes, souvent comme des contes de fées pour enfants, avec la figure du Juif jouant le rôle du « boogie man », dont la Vierge, telle une marraine de fée, protège les héros et les héroïnes. L’histoire particulière que Chaucer utilise était très populaire, et elle survit dans un certain nombre de versions. Typique est celle conservée dans le manuscrit de Vernon: Version Vernon (modernisée).
Ce conte est parmi les plus tendres des contes de Canterbury; la brève séquence de la vie dans un lycée du XIVe siècle est une touche exquise. Il a particulièrement séduit les poètes et les critiques du XIXe siècle. Matthew Arnold en a utilisé une ligne pour illustrer les meilleurs vers de Chaucer, et William Wordsworth l’a traduit en anglais moderne.
Pourtant, comme l’a écrit Wordsworth, cette tendresse se situe dans un contexte de  » sectarisme féroce. »Le conte est violemment antisémite. Il est enraciné dans le mythe ancien et persistant de la « diffamation du sang », l’histoire des Juifs assassinant des enfants chrétiens. Les papes médiévaux ont dénoncé la diffamation et ont exhorté à la tolérance pour les Juifs. Par exemple, la Lettre de Grégoire X sur les Juifs (1271-76) condamne sans ambiguïté ce prétexte « misérable » de persécution. En 1419, le pape Martin V a condamné sans équivoque cette violence. (Pour d’autres exemples, voir la section sur la vie juive médiévale dans le très utile Manuel Internet Medieval Sourcebook de Paul Halsall.)
Malgré l’enseignement des Papes, l’antisémitisme est resté une caractéristique permanente de la vie médiévale; et Chaucer répète la calomnie. Les critiques, désireux de rejeter le blâme sur Chaucer, ont soutenu que la prieure, et non Chaucer, est responsable de l’antisémitisme du conte. La prieure, affirment-ils, est une mauvaise religieuse et son récit en est la preuve. Pourtant, la prieure ne connaissait probablement pas de Juifs (ils ont été expulsés d’Angleterre en 1290) et ils existent pour elle principalement comme une convention littéraire des « miracles de la Vierge. » Le Chaucer qui voyage bien n’a pas une telle excuse. Comme le dit le Riverside Chaucer, p. 16 : « Chaucer était un homme de son temps, partageant ses défauts comme ses vertus. »
Pour une vue récente de ce problème, voir: Philip S. Alexander, « Madam Eglentyne, Geoffrey Chaucer et le problème de l’antisémitisme médiéval », Bulletin de la Bibliothèque John Rylands de Manchester 74 (1992), 109-20.

Pour une bibliographie des travaux critiques et savants sur le Conte de la prieure, cliquez ici.

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