NOS PRINCIPES FONDAMENTAUX

Les allergies alimentaires touchent environ 1 à 3% des adultes et 4 à 6% des enfants dans le monde et des études montrent que sa prévalence augmente. Les réactions allergiques aux aliments peuvent aller de légères à graves, dont la pire est une affection soudaine et potentiellement mortelle appelée anaphylaxie. À l’échelle mondiale, les crustacés sont l’un des déclencheurs les plus courants de la réaction anaphylactique d’origine alimentaire. Cependant, contrairement à d’autres allergènes alimentaires courants comme les arachides, les noix et les œufs, aucune stratégie de traitement efficace n’existe. Au lieu de cela, les formes graves de la maladie sont gérées en évitant l’allergène et en utilisant des auto-injecteurs d’épinéphrine en cas d’exposition accidentelle. La Dre Christine Yee Yan Wai vise à remédier à cette lacune en développant une approche cliniquement utile pour diminuer la sensibilité aux allergènes des mollusques. Plus précisément, son projet vise à appliquer une nouvelle stratégie thérapeutique prometteuse – les vaccins antiallergiques à base d’ADN – à l’allergie aux mollusques et crustacés.

L’immunothérapie aux allergènes, également connue sous le nom de vaccins contre les allergies, est une forme de vaccination contre les maladies allergiques.

Les allergies alimentaires surviennent lorsque le système immunitaire réagit de manière excessive à une protéine particulière présente dans un type d’aliment. Les injections d’allergie consistent à administrer aux patients des doses progressivement croissantes de la substance à laquelle ils sont allergiques, entraînant une désensibilisation voire une tolérance. Les vaccins à ADN antiallergiques utilisent les mêmes mécanismes, mais au lieu de l’allergène lui-même, ce type d’immunothérapie implique l’introduction dans le corps d’ADN plasmidique codant pour une forme moins dangereuse de l’allergène. « Cette nouvelle méthode présente des avantages substantiels par rapport à l’immunothérapie conventionnelle. En particulier, il réduit le risque de choc anaphylactique pendant le traitement et ne nécessite que deux ou trois injections, alors que les méthodes précédentes utilisant des allergènes protéiques natifs nécessitaient une durée de traitement prolongée « , explique le Dr Christine Yee Yan Wai. Reconnaissant le potentiel de cette nouvelle méthode pour traiter les allergies aux mollusques, la chercheuse a axé son doctorat sur le développement d’un vaccin à ADN efficace et son test sur des modèles animaux présentant une allergie induite. « Après avoir identifié la protéine tropomyosine comme le principal allergène des mollusques et crustacés, nous avons construit le MEM49, un hypoallergène dont l’allergénicité est nettement diminuée. L’administration d’un vaccin à ADN codant pour le MEM49 à des souris a nettement amélioré leurs réponses allergiques à la tropomyosine « , rapporte-t-elle.

Développement d’un vaccin à ADN approuvé par la FDA pour les allergies aux mollusques

« L’objectif de ce projet est de rendre la même chose possible chez l’homme », explique la Dre Christine Yee Yan Wai. « Notre objectif est de construire un nouveau vaccin à ADN et de l’adapter aux normes de la Food and Drug administration (FDA) des États-Unis « . Pour atteindre leur objectif, la Dre Christine Yee Yan Wai et son équipe développeront d’abord trois nouvelles constructions du vaccin applicables sur le plan clinique. Ensuite, ils examineront comment ces vaccins fonctionnent avec des cellules humaines in vitro.  » Nous allons regarder de près les mécanismes, regarder au plus profond des cellules et de l’expression des gènes « , précise-t-elle. L’un des aspects les plus importants du projet est en effet son ambition de mieux comprendre comment les vaccins à ADN affectent précisément le système immunitaire. Enfin, une fois la « meilleure » construction du vaccin à ADN identifiée, il sera testé sur des modèles de souris pour évaluer sa biodistribution, sa toxicité, sa sécurité et son efficacité dose-dépendante.

L’allergie sévère aux mollusques est un trouble fréquent, de longue durée et potentiellement mortel. Vivre avec elle affecte de manière significative le fonctionnement physique et social des patients, ainsi que leur santé mentale. En Asie, où c’est l’allergène alimentaire le plus important, sa prévalence devient inquiétante, en particulier chez les écoliers. Développer une stratégie de traitement efficace est crucial si nous voulons améliorer la qualité de vie des patients. En outre, l’impact de l’allergie alimentaire sur l’économie est vaste et croissant, en raison du lourd fardeau des dépenses de santé, du lieu de travail, de l’industrie alimentaire et des agences de réglementation des aliments. Le projet du Dr Christine Yee Yan Wai aidera non seulement à développer un traitement sûr et efficace, mais fournira également des informations importantes pour la conception de nouvelles approches thérapeutiques pour les patients allergiques en général.

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