Critères et normes de pertinence de l’American College of Radiology: American Journal of Roentgenology: Vol. 176, No 3 (AJR)

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Je partage avec les Drs Tigges, Sutherland et Manaster leur déception de constater que seulement 30% des radiologues interrogés utilisent des critères de pertinence musculo-squelettique. Cependant, bien que je ne doute pas de l’exactitude des résultats des chercheurs, je remets en question une partie de leur conclusion. Les auteurs écrivent que la faible utilisation des critères « est compatible avec d’autres rapports dans la littérature qui montrent peu d’impact sur la pratique des médecins après la distribution des lignes directrices de pratique écrites. »Les auteurs semblent avoir incorrectement assimilé les critères de pertinence aux directives de pratique. En fait, ces deux programmes sont tout à fait distincts et distincts.

Il y a environ 15 ans, les sociétés médicales et les organisations professionnelles ont commencé à assurer la cohérence et l’objectivité du processus de détermination de la norme de soins médicaux dans des situations données en formulant des lignes directrices de pratique connues sous divers termes, notamment « paramètres », « algorithmes « , « indicateurs cliniques « , « voies cliniques « ,  » cartes de soins  » et « normes « . Afin de guider les radiologues en exercice sur la meilleure façon d’effectuer des procédures radiologiques et de régir la qualité dans tous les aspects de l’imagerie radiologique et de la radio-oncologie, l’American College of Radiology (ACR) a introduit en 1990 ses propres lignes directrices de pratique, appelées Normes. Bien que les Normes de l’ACR publiées contiennent une clause de non-responsabilité selon laquelle les normes ne sont « pas des règles » mais plutôt des « principes de pratique définis qui devraient généralement produire des soins radiologiques de haute qualité », les normes sont considérées par de nombreux professionnels et non professionnels comme des règlements obligatoires.

L’étude canadienne à laquelle Tigges et al. referred a traité des lignes directrices de pratique plutôt que des critères de pertinence et a constaté que « les taux de césarienne n’ont pas été modifiés de manière significative après la distribution de lignes directrices conçues pour réduire le nombre de cette procédure ». Les lignes directrices de pratique mentionnées dans les deux articles ont été élaborées par la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada en 1986, indiquant explicitement que le taux actuel de césariennes répétées était inacceptable et énumérant des recommandations précises sur la façon de réduire le taux. Le résumé de l’article de revue auquel Tigges et al. les renvois portaient apparemment sur des lignes directrices de pratique plutôt que sur des critères de pertinence.

Les critères de pertinence de l’ACR, quant à eux, ont été élaborés en 1995 pour aider et guider les radiologues et les médecins référents à décider quelle technique d’imagerie ou schéma thérapeutique est la meilleure pour des conditions cliniques spécifiques. Les directives de pratique — et en particulier les normes ACR (contrairement aux critères de pertinence) – sont directement applicables et exercent une grande influence sur les juges ou les jurés qui doivent déterminer si un radiologue défendeur dans une affaire de faute professionnelle donnée a enfreint la norme de soins. Tous les radiologues devraient connaître ces normes et y adhérer, et les radiologues qui estiment qu’ils doivent s’en écarter dans un cas particulier devraient documenter leurs raisons de le faire.

Les critères de pertinence de l’ACR sont en effet le produit de nombreux radiologues sous la direction de Philip Cascade, qui ont tous volontairement consacré d’innombrables heures à l’élaboration des critères, et demeurent une ressource inestimable pour les radiologistes. Cependant, les critères sont (contrairement aux normes) uniquement consultatifs et n’ont pas encore obtenu de statut juridique.

Je ne souhaite en aucun cas minimiser l’importance des critères de pertinence, et je suis d’accord avec Tigges et al. que des moyens plus efficaces doivent être trouvés pour s’assurer que les critères demeurent utiles aux radiologues dans leur pratique quotidienne. Je pourrais ajouter que les critères ont été utiles à mes associés et à moi-même. Notre propre pratique a récemment été auditée par un enquêteur de l’Assurance-maladie pour de possibles violations de la surcodation. Après qu’une décision défavorable eut été rendue par l’enquêteur, nous avons procédé à une audience équitable, en utilisant de nombreuses parties des critères de pertinence de l’ACR pour défendre notre codage original. En fin de compte, le responsable de l’audience équitable a infirmé les conclusions antérieures et a statué en notre faveur. Bien que je ne puisse affirmer avec certitude que notre référence aux critères de pertinence était la seule raison de ce renversement, je crois que cela a joué un rôle non négligeable dans notre capacité à défendre avec succès notre processus de codage.

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